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Page:Barzaz Breiz 4e edition 1846 vol 1.djvu/139

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II


PRÉDICTION DE GWENC'HLAN.


( Dialecte de Cornouaille. )


I.


Quand le soleil se couche, quand la mer s’enfle, je chante sur le seuil de ma porte.

Quand j’étais jeune, je chantais ; devenu vieux, je chante encore.

Je chante la nuit, je chante le jour, et je suis chagrin pourtant.

Si j’ai la tête baissée, si je suis chagrin, ce n’est pas sans motif.

Ce n’est pas que j’aie peur ; je n’ai pas peur d’être tué ;

Ce n’est pas que j’aie peur ; assez longtemps j’ai vécu.

Quand on ne me cherchera pas, on me trouvera ; et quand on me cherche, on ne me trouve pas.

Pou importe ce qui arrivera : ce qui doit être sera.

Il faut que tous meurent trois fois, avant de se reposer enfin.


II.


Je vois le sanglier qui sort du bois ; il boite beaucoup ; il a le pied blessé,