Aller au contenu

Page:Barzaz Breiz 4e edition 1846 vol 1.djvu/143

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Il appelait ses aiglons et tous les oiseaux du ciel,

Et il leur disait en les appelant : — Levez-vous vite sur vos deux ailes !

Ce n’est pas de la chair pourrie de chiens ou de brebis ; c’est de la chair chrétienne qu’il nous faut ! —

— Vieux corbeau de mer, écoute ; dis-moi : que tiens-tu là ?

— Je tiens la tête du chef d’armée[1] ; je veux avoir ses deux yeux rouges.

Je lui arrache les yeux, parce qu’il a arraché les tiens.

— Et toi, renard, dis-moi, que tiens-tu là ?

— Je tiens son cœur, qui était aussi faux que le mien.

Qui a désiré ta mort, et t’a fait mourir depuis longtemps.

— Et toi, dis-moi, crapaud, que fais-tu là, au coin de sa bouche ?

— Moi, je me suis mis ici pour attendre son âme au passage.

Elle demeurera en moi tant que je vivrai, en punition du crime qu’il a commis

Contre le Barde qui n’habite plus entre Roch-allaz et Porz-gwenn. —


________
  1. Le chef étranger qui fit prisonnier le poëte.