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Page:Barzaz Breiz 4e edition 1846 vol 1.djvu/271

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V


LE ROI.


Ce jour-là, le seigneur Lez-Breiz allait à l’encontre du roi lui-même ;

À l’encontre du roi pour le combattre, suivi de cinq mille braves hommes d’armes à cheval.

Or, comme il allait partir, voilà un coup de tonnerre, de tonnerre des plus épouvantables !

Son doux écuyer, y prenant garde, en augura mal :

— Au nom du ciel ! maître, restez à la maison ; ce jour s’annonce sous de fâcheux auspices !

— Rester à la maison ! mon écuyer ; c’est impossible ; j’en ai donné l’ordre, il faut marcher !

Et je marcherai tant que la vie, que la vie sera allumée dans ma poitrine.

Jusqu’à ce que je tienne le cœur du roi du pays des forêts[1] entre la terre et mon talon. —

La sœur de Lez-Breiz voyant cela, sauta à la bride du cheval de son frère :

— Mon frère, mon cher frère, si vous m’aimez, vous n’irez point aujourd’hui combattre ;

Ce serait aller à la mort ! et que deviendrons-nous après ?

  1. La France, par opposition aux côtes de l’Armorique.