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Page:Barzaz Breiz 4e edition 1846 vol 1.djvu/275

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VI


L’ERMITE.


I


Comme l’ermite du bois d’Helléan[1] dormait, on frappa trois coups à sa porte.

— Bon ermite, ouvrez-moi la porte ; je cherche un asile où me retirer.

Le vent souffle glacé du côté du pays des Franks : c’est l’heure où les troupeaux et même les bêtes sauvages ont cessé d’errer çà et là.

Le vent souffle glacé du côté de la mer ; il n’est pas bon d’être dehors.

— Qui êtes-vous, qui frappez à ma porte à cette heure de minuit et qui demandez à entrer ?

— La Bretagne me connaissait bien ; au jour de son angoisse j’étais Lez-Breiz (la hanche de la Bretagne).

— Je ne vous ouvrirai pas ma porte ; vous êtes un séditieux, je l’ai ouï dire ;

Vous êtes un séditieux, je l’ai ouï dire ; vous êtes l’ennemi du roi béni.

— Je ne suis pas un séditieux, j’en prends Dieu à témoin, ni un traître non plus.

Maudits soient les traîtres, et le roi, et les Franks !

Leur langue sue, comme la langue du chien, une sueur qui fait trou comme la sueur des damnés.

  1. Ce bois faisait autrefois partie de l’immense forêt de Brécilien ; il n’en reste plus que le nom.