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Page:Barzaz Breiz 4e edition 1846 vol 1.djvu/357

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XX


LE ROSSIGNOL.


( Dialecte du Léon. )


La jeune épouse de Saint-Malo pleurait, hier à sa fenêtre élevée :

— Hélas ! hélas ! je suis perdue ! mon pauvre rossignol est tué !

— Dites-moi, ma nouvelle épouse, pourquoi donc vous levez-vous si souvent,

Si souvent d’auprès de moi, au milieu de la nuit, de votre lit,

Nu-tête et nu-pieds ? Pourquoi vous levez-vous ainsi ?

— Si je me lève ainsi, cher époux, au milieu de la nuit, de mon lit,

C’est que j’aime à voir, tenez, les grands vaisseaux aller et venir.

— Ce n’est sûrement pas pour un vaisseau que vous allez si souvent à la fenêtre ;

Ce n’est point pour des vaisseaux, ni pour deux, ni pour trois,

Ce n’est point pour les regarder, non plus que la lune et les étoiles.

Madame, dites-le-moi, pourquoi chaque nuit vous levez-vous ?