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Page:Barzaz Breiz 4e edition 1846 vol 1.djvu/430

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NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS.


La haine du nom français éclate dans ce chant. Chose extraordinaire ! le poëte populaire met dans la bouche de Jeanne de Flandre, princesse de race étrangère, des imprécations contre les étrangers qui lui disputent la Bretagne. Nous en verrons bientôt un autre maudire le parti des Anglais, auquel Jeanne appartenait. Qu’en conclure, sinon que l’ennemi, soit Français, soit Anglais, était également odieux au peuple breton, et que, s’il se mêlait aux querelles de l’un ou de l’autre, c’était par besoin de vengeance contre celui-ci ou contre celui-là, et non par sympathie pour aucun des deux ? Un sentiment de nationalité lui parlait au cœur aussi : ne pouvant échapper au premier sans tomber au pouvoir du second, placé comme il l’était entre la France et l’Angleterre, il comprenait instinctivement que la chute d’un des deux rivaux lui faciliterait les moyens de se défaire ensuite de l’autre, et qu’il devait travailler de toutes ses forces a accélérer cette chute.