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Page:Barzaz Breiz 4e edition 1846 vol 1.djvu/461

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DU GUESGLIN.


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ARGUMENT.


Bertrand du Guesclin, ou Gwezklen, selon l’orthographe bretonne, a laissé dans les traditions populaires de la Bretagne un nom presque aussi célèbre que dans l’histoire. Le peuple du pays de Tréguier, au milieu duquel il habita et qui suivait son parti en masse, a conservé le souvenir de ses exploits chevaleresques, et chante encore de vieux chants où on le montre détruisant l’un après l’autre les châteaux anglais perchés, comme des nids de vautours, sur nos rochers et nos montagnes. Deux de ces chants sont particulièrement répandus ; l’un a pour sujet la ruine du château de Trogoff, l’autre celle de Pestivien. Du Guesclin assiégea, en 1364, et enleva le premier à un aventurier anglais que les historiens nomment Roger David, et la tradition Rogerson, ou fils de Roger ; peu après, il prit le second, qu’il rasa de même de fond en comble. Selon les poëtes populaires, la ruine de Trogoff fut amenée par l'outrage que le gouverneur du château voulut faire à une jeune paysanne, filleule de du Guesclin ; et la destruction de Pestivien par la félonie des Anglais qui l’habitaient a l’égard d’un des vassaux du connétable. Je dois les deux ballades dont ces événements sont le sujet, l'une, à une femme de la paroisse de Trégourez, appelée Annaik Rolland ; l’autre à un vieillard nommé Gorvel, du bourg de Mael-Pestivien.