Aller au contenu

Page:Barzaz Breiz 4e edition 1846 vol 1.djvu/471

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Il y en a un sur la table de chêne ; il a été aiguisé ce matin. —

La petite Marguerite dit au vieux cuisinier, en entrant :

— Cher cuisinier, je vous en supplie, délivrez-moi ! faites-moi sortir !

— Hélas! ma fille, je ne le puis ; le pont du château est levé.

— Si l’homme à la tête frisée comme un lion savait que je suis captive de Rojerson ;

Si mon bon parrain savait cela, il ferait couler du sang. —


V.


Cependant Rojerson demandait à son page, à quelque temps de là :

— Où donc reste Marguerite, qu’elle ne revient pas ici ?

— Elle était dans la cuisine, il n’y a qu’un moment, en sa petite main blanche un couteau ;

Et elle parlait ainsi : « Que ferai-je, Jésus, mon Dieu ?

« Mon Dieu, dites-moi, me tuerai-je ou ne me tuerai-je pas ?

« Oui, à cause de vous, Vierge Marie, je mourrai vierge, sans tache. »

Maintenant elle est couchée sur la face, dans une mare de sang ;