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Page:Barzaz Breiz 4e edition 1846 vol 1.djvu/481

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Et allons à Guingamp, trouver mon suzerain, pour savoir s’il était juste que je perdisse la vie ;

Allons à Guingamp chercher mon droit seigneur Guesclin, qu’il vienne mettre le siège devant Pestivien. —


III.


— Habitants de Guingamp, je vous salue, je vous salue avec respect : et mon seigneur Guesclin, au nom de Dieu ! où est-il par ici ?

— Si c’est le seigneur Guesclin que vous cherchez, cavalier, vous le trouverez dans la Tour-plate, dans la salle des barons. —

En entrant dans la salle, Jean de Portorson alla droit au seigneur Guesclin.

— La grâce de Dieu soit avec vous, seigneur, et que Dieu vous protège ! et protégez vous-même qui est votre vassal,

— La grâce de Dieu soit avec vous-même, qui parlez si courtoisement ; celui que Dieu protège doit protéger les autres.

Mais que vous faut-il ? dites-le-moi en peu de mots. — Il me faut quelqu’un qui vienne à bout de Pestivien ;

Il y a là des Anglais qui oppriment ceux du pays, étendant leurs ravages à plus de sept lieues à la ronde ;

Et quiconque y entre est tué sans pitié ; sans cette jeune fille, j’étais tué aussi.

J’étais aussi tué comme tant d’autres, j’ai sur moi le poignard rouge encore ; le voici ! —

Du Guesclin s’écria : Par les saints de Bretagne ! tant qu’il y aura un Anglais en vie, il n’y aura ni paix ni loi !