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Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 1.djvu/241

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1608. octobre.

cours des siens avesques joye et contentement ; et l’estime que je fais de longue main de la mayson, personne, bien, et autres avantages que la naissance a donnés à Mr de Bassompierre que voicy, m’ont convié d’offrir a luy quy n’y pense pas, ce que d’autres, de plus grande qualité que luy, rechercheroint peut-estre avesques soin, et que je leur refuserois : ce que j’ay voulu faire en presence de mes meilleurs amis, quy sont aussy les siens particuliers, et vous dire, Monsieur de Bassompierre (s’adressant a moy), que vous ayant, depuis que je vous connois, toujours cherement aymé comme mon enfant, je vous en veux encores donner cette presente preuve, de vous le faire estre en effet, vous mariant avec ma fille, que j’estime devoir estre heureuse avec vous, connoissant, comme je fais, vostre bon naturel ; que vous le serés, et honoré, d’espouser la fille et petite fille de connestables, et de la maison de Montmorency ; et que je le seray aussy le reste de mes jours, sy je vous vois tous deux contents et heureux ensemble. Je luy donneray cent mille escus en mariage presentement, et cinquante mille que mon frere luy leguera apres sa mort[1] : et sy rien ne vous empesche de vous marier, je donne maintenant charge à Girard, que voila, de traitter avesques vos gens, ou vostre mere, sy elle est icy, des articles et conventions necessaires. »

  1. Charles de Montmorency, frère puiné du connétable Henri de Montmorency ; d’abord connu sous le titre de seigneur de Méru, puis baron de Damville après son frère Henri, il fut créé duc de Damville en 1610. Il mourut en 1612, après avoir été colonel-général des Suisses, et amiral de France.