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Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 3.djvu/228

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journal de ma vie.

avec l’avoyer de Rooll quy en devoit estre president, et quy avoit grand credit en Suisse.

Le dimanche 4me monsieur l’ambassadeur donna le soir le bal, ou je fus.

Le lundy 5me m’arriva nouvelles des Grisons comme ils avoint desclaré qu’ils ne vouloint conferer d’aucunes affaires concernantes la France qu’avec moy et qu’ils ne reconnoistroint (tant que je serois en Suisse), que moy, leur colonel general et premier homme du roy ; par consequent qu’ils avoint rompu l’assemblée que Mme le marquis de Cœuvres avoit fait faire au nom du roy, sans aucune conclusion sinon qu’ils avoint resolu de m’envoyer un desputé lequel m’offriroit de leur part de passer en leurs affaires presentes par ou je trouverois bon.

En ce mesme jour m’arriva le courrier que j’avois despesché a la court, quy m’apporta la certitude de ce dont j’estois en doute, que l’on m’eut chastré la moitié de ma charge pour la donner au marquis de Cœuvres, dont je fus en telle colere que je voulois tout quitter et m’en retourner en France. Mais quand je vis que les Grisons me rendoint ce que le roy m’avoit osté, et que j’avois la gloire d’estre ambassadeur aux Grisons bien que l’on ne l’entendit pas, voyant aussy les bons augures que j’avois de nos affaires, je me resolus de patienter et de servir.

Nous fismes nos Rois cheux moy avec monsieur l’ambassadeur et sa famille.

Le mardy 6me, jour des Rois, je fis un festin solennel, cheux monsieur l’ambassadeur, au conseil de Solleure, et apres y avoir bien beu, le bal s’y tint.

Le mercredy, jeudy, et vendredy suyvant fut em-