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Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 3.djvu/230

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journal de ma vie.

inusité, et qu’aucun autre avant moy n’avoit receu. Le bourguermeister Roon de Zurich porta la parole.

Ce mesme jour le desputé des Grisons, nommé le bourguermeister Mayer[1], arriva.

Le mardy 13me six desputés vindrent prendre monsieur l’ambassadeur ordinaire et moy pour nous conduire a l’assemblée, en laquelle je portay ma proposition, et les haranguay assés longuement. Puis les mesmes desputés me vindrent rammener, et en suitte l’assemblée estant levée, ils me vindrent tous en corps remercier comme ils avoint fait le jour auparavant, et de là nous vinmes tous au festin que je leur avois fait preparer en la maison de ville, ou tous les desputés, ambassadeurs, colonels et capitaines, au nombre de 120 personnes, y furent magnifiquement traittés, et en suitte autres cinq cens personnes. Nous allames en suitte cheux monsieur l'ambassadeur ordinaire, ou le bal se tint.

Le mercredy 14me monsieur le nonce apostolique eut audience des cantons catholiques, en laquelle il desclama tout ce qu’il peut contre la France, en intention de destruire ma negotiation. Il vint en suitte disner cheux moy comme il avoit de coustume, et avois distribué ainsy mes festins que le disner estoit pour monsieur le nonce et les desputés des cantons catholiques quy avoint le matin, avant qu’entrer a table, negotié avec moy : puis l’apres disner les desputés des cantons protestans venoint conferer avec moy s’ils vouloint, et puis y souppoint aussy.

Ce mesme jour le doyen de Coyre fut admis a l'au-

  1. Gregorius Meyer, bourgmestre de Coire.