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Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 3.djvu/236

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journal de ma vie.

rent de ceux que les autres cantons m’avoint donnés, je le refusay, et gourmanday fort leurs desputés, lesquels neammoins je retins apres a disner avec moy. Ils s’en retournerent, et le jeudy suyvant, 12me, ils revindrent avec un acte tres ample ; et pour me tesmoygner plus de franchise m’envoyerent leur secretaire avec leur sceau pour me faire un acte a ma fantaysie sy celuy dernier qu’ils m’avoint envoyé ne m’aggreoit.

Le vendredy 13me je receus et despeschay l’ordinaire.

Le samedy 14me le roy m’envoya un courrier quy m’apporta la nouvelle de la paix qu’il avoit donnée a ses sujets huguenots[1].

Le dimanche 15me je fis festin aux ambassadeurs, aux desputés de Schvits et d’Wry, envoyés par leurs cantons pour me dire adieu de leur part, et a plusieurs du conseil de Solleure.

Le lundy 16me monsieur l’ambassadeur ordinaire fit festin aux ambassadeurs et a moy. Plusieurs desputés des cantons vindrent de leurt part pour prendre congé de moy, quy leur avois envoyé dire adieu par des secretaires interpretes du roy, quy leur avoint porté mes lettres.

Le mardy 17me j’eus encores d’autres desputés des cantons, comme aussy de l’evesque de Basle[2], et abbé de Saint Gal. J’ouis en suitte les comptes de nos tresoriers.

  1. La paix avait été signée le 6 février.
  2. L’évêque de Bâle, en sa qualité de souverain indépendant, relevant de l’Empire, était allié des Suisses. — Le siège était alors occupé par Guillaume Rinck de Baldenstein.