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Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 4.djvu/124

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1630. octobre.

affligé[1], et fusmes coucher a Artas[2] ; et le dimanche 4me nous arrivasmes a Lion ou Mr d’Alaincourt fut mon hoste.

Le 7me le roy y arriva, et ayant pris congé du roy quelques jours apres pour aller donner ordre a mes affaires a Paris, le samedy 17me jour d’aust je partis de Lion et vins coucher a la Bresle[3], puis a la Pallisse, a Nevers, a Montargis ; finalement le mercredy 21me jour d’aust j’arrivay a Paris ou je trouvay Mr d’Espernon. Monsieur, frere du roy, y vint le lendemain, et peu de jours apres Mr le Comte, Mr de Longueville et Mr de Guyse arriverent. Nous ne songeames qu’a y bien passer nostre temps[4]. Je m’amusay a faire bastir Challiot.

Mais a un mois de là (septembre) j’eus nouvelles que le roy avoit la fievre continue, et qu’il n’estoit pas sans danger. Cela me fit prendre la poste et m’en aller en diligence a Lion ou j'arrivay (octobre) le lendemain que le roy avoit pensé mourir et que son abces s’estoit escoulé par bas[5], dont j’eus une excessive joye. Je vins descendre cheux le roy quy fut bien ayse de me voir, et moy ravy de ce qu’il estoit hors de danger. Je vis en suitte les reines, les princesses et monsieur le cardinal, et m’en vins loger a mon accoustumée cheux Mr d’Alaincourt.

Monsieur le cardinal me receut tres bien, me fit

  1. Mantoue avait été prise par Les Impériaux le 18 juillet.
  2. Artas, village du canton de Saint-Jean-de-Bournay, arrondissement de Vienne, département de l'Isère.
  3. Voir t. III, p. 162, note 1.
  4. Voir à l’Appendice. VIII.
  5. Le roi était tombé malade le 22 septembre : l’abcès qui avait mis sa vie en danger s’ouvrit le 30.