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Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 4.djvu/178

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1635. février.

ce), quattre cent mille livres comptant, et que pour ce quy concernoit les gages et appointemens quy m’estoint deus de la ditte charge, que mes amis, sçavoir son pere, luy, et le pere Josef, n’en avoint voulu faire ouverture, remettans a moy mesme d’en traitter apres ma sortie ; a quoy je n’eus autre chose a faire qu'a y acquiescer.

Le dimanche 18me le roy dansa un grand ballet au Louvre avec la reine : et le lundy 19me Mr Thuder, doyen de Nostre Dame et conseiller de la grand chambre, me vint trouver de la part de monsieur le garde des sceaux son neveu[1], pour conclure nostre traitté de ma charge de colonel general des Suisses pour le marquis de Coualin fils de Mr de Pontchasteau, neveu de monsieur le cardinal, et gendre dudit garde des sceaux ; lequel apres avoir assés longtemps conferé avec moy, remit a parler a monsieur le garde des sceaux sur toutes les difficultés quy se presenterent en l'affaire, et ne vint point le mardy 20me, jour de caresme prenant, ny le jour des Cendres suyvant, que l’on ammena encor en la Bastille un des gentilshommes de Monsieur frere du roy, nommé Saint Quentin, prisonnier.

Mais le jeudy 22me ledit Thuder revint en compagnie de Mr des Noyers intendant des finances[2] avec les-

  1. Nicolas Tudert, fils de Claude Tudert, seigneur de la Bournalière, conseiller au parlement de Paris, et de Nicole Hennequin, était frère de Marie Tudert, épouse de Jean Séguier, et mère du garde des sceaux.
  2. François Sublet, sieur des Noyers, baron de Dangu, alors intendant des finances, pourvu d’une charge de secrétaire d'État en 1636, mort le 10 octobre 1645.