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Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 4.djvu/245

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journal de ma vie.

qu’il m'en advertissoit et s’en deschargeoit sur moy, ce quy m'obligea, de peur que l’on ne s’en prit a moy, d'envoyer sa lettre a Mr de Chavigny lequel, le soir auparavant, avoit receu du gouverneur d’Espinal nommé .......[1] des lettres interceptées de mon neveu de Bassompierre a son frere le chevalier, par lesquelles il le convioit de l'aller trouver, ce quy me servit ; car on connut par l’avis que j'en donnois moy mesme, que je n’avois aucune part en cette affaire, et que je me rendis en suitte puissant pour retirer mon dit neveu de la prison ou on resolut de le mettre ; et on executa ce dessein le dernier jour de l'an, que l'on envoya de Nancy soissante mousquetaires a Harouel pour se saisir de luy et l’ammener a Nancy ou il fut mis dans la citadelle.

Je ne dis rien en ce lieu de la brouillerie du roy et de la reine sur la surprise que l’on fit de quelques lettres qu’elle escrivoit au cardinal infant et au marquis de Mirabel, et qu’elle envoyoit par l’entremise de l'agent d'Angleterre que madame de Chevreuse luy avoit adressé, de l’accord du roy et d’elle vers la fin de l’année, fait a Chantilly[2], et du chassement des religieuses du Val de Grace, quy l’avoit precedé ; non plus que du subit et extreordinaire partement et voyage de madame de Chevreuse en Espaigne, ny que le pere Causseins confesseur du roy fut osté de cette charge[3] et envoyé en Basse Bretaigne, ny de ce que

  1. Le nom en blanc.
  2. Les aveux de la reine et la déclaration d’oubli de la part du roi furent signés à Chantilly le 17 août ; mais les informations sur cette affaire se poursuivirent encore pendant quelque temps.
  3. Le 10 décembre. — Le P. Caussin, jésuite, confesseur du