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Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 4.djvu/265

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journal de ma vie.

devant Saint Omer, et se resolut de l’assieger, commençant sa circonvallation[1].

En ce mesme temps le roy d'Angleterre quy s’enrichit des desordres de ses voysins, et quy tire des signalés proffits du traffic quy se fait par Donquerque[2] avec luy, apprehendant la perte de cette place pour les Espagnols, fit dire par ses ambassadeurs de France et de Hollande que, sy le roy ou les Estats vouloint entreprendre d’attaquer Donquerque, il seroit contraint de la secourir, mesmes de rompre ouvertement avec nous et lesdits Estats.

Le roy deffendit en ce mois tout commerce et pratique de ses sujets avec ceux de Sdan, pour quelque mescontentement que le roy avoit eu de Mr de Boullon quy avoit aydé a faire passer quelques convois de vivres aux villes du duché de Luxembourg, permettant au reste aux gens de Mr le Comte de pouvoir aller et venir a Sdan.

Juin. — Le mois de juin produisit plusieurs choses, sçavoir : le secours jetté de deux mille hommes dans Saint Omer par le prince Tomas, laquelle ville, grande et pleine d’habitans, estoit sur le point de capituler avec le mareschal de Chastillon, sans attendre un plus long siege ; mais ce renfort sy considerable et important les resolut tout a fait a une vigoureuse deffense, et fit en mesme temps rabattre quelque chose de cette premiere ardeur françoise, parce qu’en y entrant le prince Tomas deffit a platte

  1. Le maréchal de Châtillon parut devant la place le 25 mai.
  2. Dunkerque, aujourd’hui chef-lieu d'arrondissement du département du Nord, alors ville espagnole.