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Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 4.djvu/318

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1639. aout.

voyé derechef par le roy son ambassadeur extreordinaire en Suisse avec ordre d’entreprendre le restablissement des Grisons en leur liberté opprimée l’année precedente par les forces imperiales commandées par le comte de Merode, estant passé par Berne, allant en Suisse, je luy communiquay premierement mon dessein, comme a une personne en quy je me fiois, quy estoit mon particulier amy, quy estoit tres habile pour me conseiller là dessus, et tres capable pour m’ayder et assister a l’execution d’iceluy : a cela s’adjoustoit que par la mort de l’avoyer de Berne Grafrier, un de ses cousins de son mesme nom d’Erlach avoit esté fait avoyer de Berne[1], et que ledit avoyer l’avoit fait estre du conseil estroit de laditte ville, dont j’avois grand besoin de l’ayde et assistance en cette presente affaire, et eux estoint tout puissans pour me la faire avoir. Mais comme les difficultés de l’execution de mon dessein, causées sur nos manquemens, sur la creue du Rein[2], et sur l’ouverture de la guerre en Italie, l’eussent rendu impossible, je fus obligé par l’ordre que je receus de Mr le cardinal de Richelieu, de faire une prompte levée de six mille hommes en Suisse pour luy ammener, de laquelle levée j’en donnay la moytié a commander, en qualité de colonel, audit sieur d’Erlach de Castelen, quy passa en Italie ou les maladies ruinerent son regiment apres le secours de Casal ou il fut employé, ce quy l’obligea d’en solliciter le licenciement, quy estoit

  1. Voir t. III, p. 218, note 2.
  2. Il y avait aux précédentes éditions : sur la retraite de la reine.