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Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 4.djvu/49

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journal de ma vie.

ordre que l’artiglerie nous fournit toutes les choses necessaires et allay de là donner l’ordre a Pfalsbourg de ce qu’il devoit faire. Puis je me rendis a la tranchée ou le regiment de Normandie estant arrivé, commandé par Mesley, car Manicamp tenoit le lit pour son coup de pierre[1], Mr de la Vallette et Mr d’Effiat s’y trouverent aussy avec Mr de Biron, mareschal de camp.

Pfalsbourg commença la danse, attaqua et força une autre maison contre la porte de la ville, que les ennemis avoint fortifiée. Peu apres Picardie attaqua la corne quy fut emportée d’abbord, puis regaignée par les ennemis, que les volontaires gentilshommes leur firent encor une fois quitter : et moy en mesme temps avec le regiment de Normandie me vins loger au dessous de la contrescarpe, et ayant fait a l'angle de ladite contrescarpe deux logemens de huit mousquetaires chascun, quy flanquoint a gauche et a droite de laditte contrescarpe, nous l'ostames aux ennemis quy nous la disputerent trois heures durant. Mrs de la Vallette et d’Effiat y furent plusieurs fois avec grand peril. J’y eus de morts ou de blessés quelque vingt cinq hommes.

Le mesme soir et en mesme temps, Mr de Portes du costé des Boutieres avec les regimens de Champaigne et de Piemont attaqua et prit par assaut les forts de Saint André et de Tournon[2], tuant ce qu’il y trouva

  1. Manicamp était colonel du régiment de Normandie. — Roussel, dans son Essai sur les régiments d'infanterie, dit que ce fut Charles Gigault de Bellefonds, lieutenant-colonel, qui commanda le régiment en l’absence de Manicamp.
  2. Au nord de la ville.