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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 1, 1922.djvu/219

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quelque cruauté à t’imposer ce pénible devoir dans un jour pareil… où tu t’es prodiguée plus que de coutume… mais débarrasse-toi donc d’un seul coup d’épaule du lourd fardeau, que je puisse appeler Daniel sans rougir, pour te pousser dans ses bras !…

MARTHE.

Voyons… réfléchissez, madame… Maintenant ?… Mon dieu, mais à qui voulez-vous que je dicte une pareille lettre ?

GRAND’MÈRE.

À moi.

MARTHE.

Oh ! madame !

GRAND’MÈRE.

Pourquoi pas ?

MARTHE.

Oh ! madame !…

GRAND’MÈRE.

Oui, pourquoi pas ? Sais-je pas mieux que personne ce que j’ai à faire ?… Si tu te scandalises pour moi, grand merci, petite ! Ne te mêle pas de mes affaires… David serait ici que je parlerais de même… Qu’on ne m’agace pas, à la fin ! Suis-je pas libre ? J’irai jusqu’au bout de ma tâche, les dents serrées… Je sauverai le petit avec ces mains