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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 10, 1922.djvu/245

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LUCAYA.

Admirablement !…

DUMONTEL.

Oui… c’était mon rêve de faire de ce journal un organe qui ne s’occuperait pas si les routes vont à droite ou à gauche, en avant ou en arrière, qui serait pour ainsi dire le rond-point des idées ! Et c’est pourquoi vous me sembliez désigné à la direction. Or, vous lui faites prendre un parti, et brusquement, par vos attaques contre Édouard Gibert et vos déclarations libertaires, vous semblez pactiser avec un mouvement qui nous range parmi les ennemis du bon sens. C’est inadmissible, dangereux pour nous d’abord… et, ce qui est plus grave, pour l’esprit public.

SAINT-ABBAN.

Oui, oui !

FURTZ.

Pour l’esprit public !…

DUMONTEL.

L’esprit public, si vous lui refusez l’aliment national, il se nourrira de l’aliment antinational, et…

(La porte s’ouvre brusquement.)


Scène XII


Les Mêmes, LEYRISSE

LEYRISSE, (en coup de cent.)

Je vous demande pardon d’entrer à l’improviste, mais j’arrive en proie à la plus vive émotion !… Messieurs, je suis obligé de vous faire part d’une révélation accablante… Édouard Gibert vient d’arriver au journal, il nous apporte la certitude, hélas ! absolue que le coup était