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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 10, 1922.djvu/257

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GENEVIÈVE.

En tout cas, je n’admets pas la manière dont tu viens de bouleverser ton propre journal !… Il y a là quelque chose qui me choque et qui ne correspond pas à ta loyauté habituelle !… Devant la direction, l’administration, je l’avoue… je n’ai pas pu te soutenir… je le regrette… Tu m’as mis dans cette situation, ou de te lâcher publiquement, ou d’opter pour des idées qui ne sont pas les miennes… Que comptes-tu faire, maintenant ? Voyons, te voici hors de cette maison !… J’ai besoin de savoir, moi, avant d’aller plus loin, sur quelle route tu comptes t’engager !… quelles sont tes visées personnelles ?… car tu en as !… Je ne me soucie pas de frayer avec un parti suspect ou taré !…

(Elle s’assied.)
FRÉDÉRIC.

Oui !… Sacredieu !… Vous devez avoir, pour agir ainsi, des pourparlers déjà très avancés !…

DARTÈS.

Aucun… c’est ce qui vous trompe… aucun !…

FRÉDÉRIC.

Alors ?…

DARTÈS.

Alors, rien !… Qui m’aime me suive… beau-frère !…

FRÉDÉRIC.

Belle formule !… Il me semble que je vous ai suivi, mon cher, et longtemps !… Vous n’avez rien à me reprocher… J’ai été votre secrétaire pendant dix ans… Nous avons vécu sous le même toit, nous y vivons encore !… Mais, enfin, voilà six mois que je suis attaché à un ministère… et au ministère de l’Intérieur, encore… Quelle attitude