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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 10, 1922.djvu/281

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RENÉE.

Tiens, remets-toi là, dans ton grand fauteuil. Je vais te bourrer une bonne pipe moi-même !… Et puis nous allons feuilleter ensemble ce numéro de la Renaissance latine qui est arrivé ce matin… Il y a la reproduction d’un Vinci admirable… et des Ingres très drôles… tu vas voir… Allons, avance, avance ici !…

DARTÈS.

Renée, quel enfantillage ?… Mais je te comprends, va ! Je comprends tout ce que tu veux dire de charmant et de désolant.

RENÉE.

Là !… Moi, à côté, sur mon petit tabouret… On n’est pas bien ?… Tu vois, c’est comme d’habitude !… (On entend au dehors des bruits et les échos de l’Internationale. Dartès dresse l’oreille.) N’écoute pas les bruits du dehors… Il n’y a rien dehors… absolument rien !… Regarde, voilà le Vinci en question !… C’est beau, hein ?… Où se trouve-t-il, ce tableau ?… À Milan !… Je voudrais voir un jour Milan !… Tu te rappelles, tu as failli nous emmener tous une année en Italie ?…

(Elle babille et l’enlace.)
DARTÈS.

Ma chérie !… Il me semble qu’on me met une camisole de douceur autour des bras…



Scène V


Les Mêmes, WHEIL

WHEIL, (entrant.)

Oh ! le joli tableau d’intérieur !… Ne vous dérangez pas, je vous en prie… c’est trop charmant,