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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 10, 1922.djvu/298

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MADAME DARTÈS, (très simplement, d’un ton presque détaché.)

Ce n’est pas tout, en effet !… Je désirais t’apprendre une chose qui serait venue à ta connaissance d’ici peu !… Il s’agit de l’exécution d’un vœu testamentaire… Sache donc que ta majorité te rend virtuellement propriétaire d’une petite villa à Veules-les-Roses !

RENÉE.

Moi ? Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?

MADAME DARTÈS.

Oh ! bien peu de chose !… une bicoque au bord de la mer, avec un bout de terrain… Ne t’illusionne pas !… Cela peut constituer tout de même un petit avoir. Dans la crise que tu vas traverser, qui sait s’il ne te sera pas agréable de posséder un coin de repos pour faire halte !…

RENÉE, (amusée.)

Comment suis-je propriétaire d’une villa ?… D’où me vient cette richesse ?… Et comment se fait-il qu’on ne m’en ait jamais rien dit jusqu’ici ?

MADAME DARTÈS.

Il y a une quinzaine d’années, Ménescal, (Un temps, un froid.) notre vieil ami, que tu as peu connu, car tu étais trop petite, a eu l’idée en mourant de partager ses biens à quelques amis… Il ne laissait aucune famille… À moi fut léguée cette bicoque de Veules-les-Roses ! Mais, sans doute Ménescal avait-il deviné que je ne l’habiterai pas… Craignait-il qu’elle fût vendue par la suite ?… Je n’en sais rien !… En tout cas, il avait mis une condition… c’est qu’à ta majorité, la villa te reviendrait à toi, en personne… Il t’aimait beau-