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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 10, 1922.djvu/352

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fant, mon enfant adorée… Je n’ai aimé que toi… Pense à la cause… il faut… et puis, que tu leur dises que mon dernier mot a été… en avant, en avant !…

GIBERT, (à la porte qu’il vient d’ouvrir.)

Entrez tous ! (Quinze personnes entrent en tumulte. Il y a les rédacteurs, les camelots, les typos en blouse. On se précipite.) Avez-vous arrêté le misérable ?

THALABERT.

Immédiatement.

UN RÉDACTEUR.

Il a cru que vous étiez en danger !

GIBERT.

C’est une indignité qui rejaillit sur nous tous !…

THALABERT.

Eh bien, patron, publions-nous ?

GIBERT.

Attendez de nouveaux ordres. (On s’empresse autour de la victime. Gibert, désignant le sac à main près de Renée.) Enlevez-lui ça… vite, elle serait capable, dans son désespoir…

(On essaie d’entraîner Renée.)
RENÉE, (se débattant.)

Laissez-moi… laissez-moi ! Assassins ! bourreaux !… Laissez-moi, vous tous qui me l’avez tué !…

THALABERT.

Nous ne l’avons pas tué.

GIBERT.

Non, nous ne l’avons pas tué !