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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 10, 1922.djvu/89

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DUARD.

Je vais la saler !

BARRIER.

Mais elle me plaît, cette petite demoiselle-là… Passez-moi une tasse de cacao. Ça remplacera les pernods défunts. (Regardant sa montre.) Et puis, la mère et l’enfant auront bien la politesse de m’attendre ! D’abord les enfants peuvent attendre, ils ont bien le temps devant eux ! Tandis que nous !

DUARD.

Une pierre dans votre jardin, Ginette…

BARRIER.

Du tout, du tout ! Figurez-vous que je pense comme cette petite demoiselle-là !

DUARD.

Moi, sur ce chapitre, je m’en réfère à la limite d’âge administrative… On est jeune jusqu’à la classe 87.

BARRIER.

Après la guerre ce sera le régime des vieux bureaucrates et du gérontisme ! Tout peut mourir en France, même la jeunesse, pas l’administration ! Le dernier survivant de la planète Terre sera un employé des contributions indirectes ! L’administration, ah ! nous l’aurons connue, celle-là !

GINETTE.

Ce que ça fait plaisir d’entendre ça ! Je vous demande pardon de le dire, Monsieur le sous-préfet, mais dès qu’on a affaire à elle, la sacrée administration, tenez, même dans un service comme le nôtre à l’hôpital…

DUARD.

Chut ! chut ! je devrais me scandaliser !