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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 11, 1922.djvu/345

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Scène XIII


BARNAC, MARTHE

BARNAC, (tout de suite aussi naturel que s’il la revoyait d’hier.)

Je vous demande pardon de vous recevoir ici… Je suis un peu enrhumé en ce moment…

MARTHE, (d’une voix faible.)

Ah !…

(Elle est, au contraire de lui, terrifiée par sa propre émotion, les yeux démesurés sous la voilette.)
BARNAC.

Oh ! rien de grave… Le petit rhume que tout le monde a attrapé cette année… Ça dure une quinzaine de jours… (Il s’aperçoit qu’elle jette un regard interloqué sur la pièce.) C’est vrai, au fait, vous ne reconnaissez pas la chambre… Je l’ai complètement modifiée… J’ai bazardé mon ancien mobilier… même mon cabinet de travail… Je ne sais pas si vous avez remarqué, en passant à côté ?… Tout est modernisé…

MARTHE.

En effet…

BARNAC.

On se fatigue de l’ancien… à la longue…

MARTHE, (balbutie.)

Oui… tout ce qui est ancien…

BARNAC.

Mais ce n’est pas pour vous parler mobilier, vous vous en doutez, que je vous ai priée de ve-