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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 12, 1922.djvu/104

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je me tenais dans le jardin, dissimulé… Je vous ai aperçus tout à l’heure, quand vous avez, le duc et toi, ouvert la fenêtre.

JESSIE.

Mais ça ne m’explique pas comment tu l’as vu partir !… Parle donc ! Parle !… Avoue !… (Tremblante.) Ah ! ça !… ah ça !… est-ce que… ? Oh ! non, par exemple, je me refuse à le croire… malheureux ! Tu n’aurais pas osé aller jusque-là… Ah ! tu ne sais pas, dans ce cas, comme je me vengerais !…

MAX.

Tout… j’ai tout osé pour empêcher cet homme de t’avoir… même les moyens les plus extravagants !… Je risquerais ma peau s’il le fallait… J’avais préparé dix manières de parvenir jusqu’à toi, une fois entré dans la maison… car je jure bien que rien ne m’aurait empêché de te découvrir… Tu as affaire à un fou !… Oui, tu entends à un fou, résolu à tout !

JESSIE.

Mais tu me perds, malheureux !… Mais c’est insensé ! Où est-il en ce moment ? Où est-il ? Qu’en as-tu fait ?

MAX.

Tu veux le savoir ?… (Sarcastique.) Oh ! ne crains rien pour lui !… L’auto, avec deux amis à moi, est venue le prendre… Elle doit brûler la rue de Bassano… À ce moment, on l’instruira que le fils a été blessé dans une maison amie et, après lui avoir fait faire quelques détours, en passant par l’avenue du Bois, on le déposera très poliment à Neuilly, presque à l’entrée de la porte Maillot. Tu vois, ce n’est pas le diable… Le temps qu’il hèle un taxi, qu’il revienne ici… vingt-cinq minutes en