Aller au contenu

Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 12, 1922.djvu/187

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

PASSEROSE.

Autant savoir tout de suite que plus tard !… Max, tu es un homme ?… (Il reste figé, cloué sur place.) Elle ne reviendra pas… tiens, lis !

(Elle lui donne la lettre, il lit, sidéré.)
MAX.

Quoi !… Quoi !… (On entend des bribes de phrases.) C’était impossible… adieu… moi qui t’adore…tu ne me verras plus pendant des années jusqu’à ce que tu sois sage… Pardon de la peine affreuse, pardon, chéri !… Je t’adorais… un jour on se retrouvera et… (Il s’arrête, debout, il crispe les mains au dossier d’une chaise, puis d’une voix basse et toute simple.) Ah ! si c’est comme ça !… Ah ! alors !… Très bien !…

PASSEROSE.

Tu souffres ?… Tiens, je suis bouleversée, moi aussi !

MAX, (répétant machinalement, avec une inflexion terne, vague et douce.)

Ah ! si c’est comme ça !

PASSEROSE.

C’est bien, mon petit, tu as du cran !… Tu luttes !

MAX.

Ce que c’est court, la vie !

PASSEROSE.

La vie ? Oh ! ça !

MAX.

Un an !… ça a duré un an !… Elle est partie avec lui, n’est-ce pas ?