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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 12, 1922.djvu/191

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fais aucune illusion, aucune ! Je te demande pardon de te le dire ! C’est fini.

MAX.

Oui, c’est bien ce que je pensais, au fond.

PASSEROSE.

Je suis fière de toi, loupiot… Tu ne te casses pas la tête contre les murs comme je m’y attendais… Tu ne pleures même pas !

MAX.

Tiens, c’est vrai !… Je n’ai pas pleuré, c’est curieux ! (Tout à coup, il pousse une plainte déchirante. Ses yeux sont tombés sur la robe de bal quittée et posée sur une chaise.) Sa robe, là…

(Et, cette fois, il pleure.)
PASSEROSE.

Hé oui, mon Dieu !… Ne regarde pas ces choses… Il faudrait sortir d’ici.

MAX.

Tout à l’heure, je la tenais dans sa robe… et puis, il n’y a plus de corps dedans… il n’y aura plus de corps jamais… C’est curieux, je ne la croyais pas méchante… Non, jamais je n’aurais cru… Et puis, c’est si cruel, cette manière !… Pourquoi m’appelait-elle son petit ?… On n’est pas un petit dans ces conditions !

(Passerose renifle à nouveau sur son doigt la poudre blanche.)
PASSEROSE.

Ah ! que c’est bon, tiens, tiens… Tout de suite ça fait frais et vif dans le cerveau… Dommage que tu ne veuilles pas essayer !

MAX.

Elle avait une jolie couleur d’yeux… J’adore les brunes aux yeux bleus… et puis, c’était sa