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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 12, 1922.djvu/226

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BIANCA.

Jessie, Jessie !

JESSIE.

Ah ! tu te souviens maintenant ?… « Tu n’auras pas froid, Bébé ?» — « Mais non… mais non… Restez là, ne vous dérangez pas… Faites un petit poker après dîner tous les trois sur la terrasse… Au revoir, maman… Au revoir, mes enfants… Adieu, mon petit Max… » Un petit signe et puis… Pareil… pareil !…

(Elle va à reculons comme hallucinée par la hantise de la vision, avec des gestes saccadés.)
BIANCA, (écroulée.)

Mon petit !

JESSIE.

Tu verras comme je vous sourirai bien de la voiture… (À ce moment, de gauche, apparaît une forme dans l’ombre : c’est Gabrielle qui se glisse et regarde, Jessie est montée dans l’auto aux angles funèbres. On la voit éclairée sur le fond rougeâtre de l’étoffe. Elle fait signe au chauffeur de partir ; puis, on aperçoit une main plaquée et écarquillée sur la vitre de la portière. Une voix retentit encore à l’intérieur.) Au revoir… au revoir… mes petits…

(L’auto démarre toute noire, dans la nuit claire.)

FIN