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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 12, 1922.djvu/256

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GABRIEL.

J’entre dans le commerce, dans le haut commerce. Je vais avoir une situation importante au Bon Dagobert.

JEANNE.

Au Bon Dagobert… Le magasin de nouveautés ?… Une situation importante… à vingt-deux ans… mais pourquoi ?

GABRIEL.

Je t’en prie, cela ne te regarde pas, Jeanne.

JEANNE.

Je te demande pardon. Je veux dire : comment as-tu connu cette place ?

GABRIEL, (rectifiant.)

Cette situation, tu veux dire. Comment ?… Par relations… Dans le monde.

JEANNE.

C’est vrai que tu sortais beaucoup le soir.

GABRIEL.

Je suis très invité, oui, en ce moment… Je danse bien !

JEANNE, (prend un escabeau et vient s’asseoir tout près de lui.)

Alors, tu vas être libre du jour au lendemain. Enfin ! je veux dire : libre à partir de cinq à six heures du soir… Six heures ?… hein ?… c’est trop tôt… Sept heures ? peut-être sept heures… Nous pourrons nous voir ! Quel bonheur !… Mais te voilà un homme, mon petit, tout à fait un