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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 12, 1922.djvu/297

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LEVASSEUR, (vivement.)

Voyons, Jeanne, reprenons ce que nous disions à propos de ton avenir, et qui a son importance… Je reconnais que ce n’est pas le lieu où nous pouvons régler une pareille question… Il ne faut pas attirer l’attention des miens sur un chagrin dont ils me demanderaient la cause… Chez toi, Jeanne, ce soir ou demain, si tu le veux bien, en tête à tête… Là, au moins, nous pourrons laisser aller notre cceur… Tu me parleras de lui… tu me donneras tous les détails de sa mort… Et, de mon côté, je m’arrangerai, tu peux être sûre que…

(Entre Madame Levasseur.)


Scène V


Les Mêmes, MADAME LEVASSEUR

MADAME LEVASSEUR.

Mon ami, tu as renvoyé Philippe, c’est très bien… mais il est de toute nécessité que tu saches ce qui se passe… Il n’y a pas une minute à perdre… et tu n’as pas l’air de t’en douter.

JEANNE.

Je m’excuse, Madame, d’avoir retenu Monsieur Levasseur. Je me retire.

LEVASSEUR, (expliquant.)

Madame est la femme d’un de mes employés du temps de l’usine de Montrouge, Boursault, un contremaître… Elle vient m’annoncer la mort de son fils, tué au champ d’honneur, ces jours-ci, dans des conditions particulièrement pathétiques…