Aller au contenu

Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 12, 1922.djvu/300

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



Scène VI


LEVASSEUR, MADAME LEVASSEUR

MADAME LEVASSEUR.

Pauvre femme ! quelle horreur ! Tiens, cette vision au moment même où j’arrivais, le cœur battant, pour t’annoncer une nouvelle épouvantable, me met encore plus sens dessus dessous !

LEVASSEUR.

Une nouvelle épouvantable ! Laquelle ?

MADAME LEVASSEUR.

Philippe va être obligé de quitter la censure !… C’est Terroul lui-même qui vient de le lui annoncer… Une circulaire terriblement sévère du nouveau ministre de la Guerre vient d’être lancée ce matin… Ordre de récupérer tout ce qui est récupérable pour le service armé… Terroul lui a dit lui-même : « Je ne vais pas pouvoir vous garder plus de huit jours. Trouvez-vous une autre situation d’ici là… » À la propagande, même circulaire, même application… Huit jours, c’est impossible !… Heureusement, tu es là ! Tu as de l’influence sur Terroul. Il faut absolument que tu obtiennes de lui qu’il garde Philippe encore un mois ! Dans un mois, nous nous serons retournés, la situation sera réglée… Il ne peut pas ne pas être versé dans l’auxiliaire… Tu vas donc commencer par téléphoner tout de suite à Terroul… Moi, cet après-midi, j’irai chez Madame Verrhoven, qui a le bras long ! Hein ! Eh bien ! qu’est-ce que tu as à rester affalé comme une bouée sur la plage… Je parle toute seule ! Quand tu resteras