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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 3, 1922.djvu/292

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à moi ; c’est délicieux. Si vous êtes sage, vous en aurez (Elle en tire une de la poche de son tablier et la croque.) Ne vous imaginez pas que c’est à la cuisine que j’opère. Je fais ça sur une lampe à esprit de vin ; et je tourne, je tourne… Je dois être toute rouge.

GEORGET, (montrant son chapeau.)

Pas tant que ma cravate !…

IRÈNE, (croquant une seconde praline.)

C’est vrai, vous avez un petit genre balnéaire, mon cher… (Elle fait claquer sa langue.) Ça vous va très bien d’ailleurs. Je ne vous fais pas souvent de compliments, mais quand je m’y mets !… À part vos gants… ils vous aveuglent !… Des gants blancs, à quatre heures, à la campagne ? Georget vous êtes fou !

GEORGET.

On a une manière de me dire mes vérités dans cette maison !

IRÈNE.

Dieu, que j’ai chaud !

GEORGET.

Sans doute cet affreux temps lourd.

IRÈNE.

Pouvez-vous dire ! Il fait exquis… C’est un temps d’abeille. J’adore. Nous allons sortir tout de suite, vite… J’ai envie de faire des kilomètres aujourd’hui. On va se payer une longue promenade tous les trois, pas ?