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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 4, 1922.djvu/261

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Tu repars demain… on ne se verra plus de longtemps… Ce vieux Boudier !… C’est tout de même mon plus vieil ami… tu te souviens ?… On a été gosses ensemble.

BOUDIER.

Hé oui, Didier !… Nous avons été si unis…

POLICHE.

Ah ! comme c’est loin !… La taverne de Rabault !… Ta première maîtresse qui était si laide… Et la vieille usine de soieries de ton père dans le quartier Saint-Jean… Tu te rappelles tes fureurs, quand j’ai voulu liquider la maison de champagne de mes parents…

BOUDIER.

J’aurais voulu t’empêcher de la céder… oui, pour te garder à Lyon et te voir te marier à ton tour…

POLICHE.

J’aurais peut-être mieux fait d’y rester, à Lyon, d’y devenir un quadragénaire sérieux comme mon ami Boudier !… Enfin ! ne nous attendrissons pas… Tu as été épaté, hein ? de me retrouver métamorphosé en si peu de temps ? Tu n’en reviens pas de ma transformation ?… Ah ! mon vieux… c’est toute une histoire… une histoire bête comme une autre, d’ailleurs… Tu te rappelles quand je suis arrivé à Paris, il y a…

BOUDIER.

Il y a un an que je t’ai accompagné sur le quai de la gare Perache…