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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 4, 1922.djvu/281

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ROSINE.

Il n’y a rien, là, de bien extraordinaire.

MADAME LAUB.

Si… parce que tellement imprévu ! Oh ! c’est une aventure bête comme chou ! Je ne sais pas s’il est sincère ou pas, mais il me témoigne une passion folle… absolument folle… C’en est même godiche ! Un garçon charmant — d’ailleurs, tu le connais — attends, ne te presse pas de deviner… laisse-moi te dire peu à peu… Je ne sais pas du tout ce que j’en ferai, de ce garçon. Je commence par te dire… Alors, pendant qu’il en est temps encore, car, qui peut répondre de soi, n’est-ce pas ? — je n’ai aucune estime de moi-même et, de ma part, je m’attends à tout… à tout, sauf à quelque chose de raisonnable — alors, donc, avant de m’aventurer plus loin, je suis venue, très franchement, m’en expliquer avec toi, parce que… imagine-toi… oh ! je ne prends pas la responsabilité de ce méchant potin !… imagine-toi qu’on m’a dit qu’il se pourrait que nous marchions sur les brisées l’une de l’autre et, dans ce cas…

ROSINE.

Ta phrase est pénible… Comprends pas… Sois plus claire.

MADAME LAUB.

Oui… enfin… on…

ROSINE.

Qui « on » ?