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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 4, 1922.djvu/283

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Lui prendre un amant, ou même un projet d’amant, cette idée me répugnerait, tu n’as pas idée !… Je n’ai jamais fait de peine à mes amies.

ROSINE.

Eh bien, ma petite, ta démarche était fort inutile, sur la foi d’un potin sans fondement… Garde ce garçon que je t’ai présenté… car c’est moi qui te l’ai présenté, je te ferai remarquer.

MADAME LAUB.

Oh ! tu le connaissais de la veille ! Mais ce ne serait pas une raison pour moi, d’ailleurs. Je n’en fais pas une question de priorité, mais de sentiment.

ROSINE.

Il a été aimable avec moi, certainement, m’a fait deux ou trois visites depuis l’autre jour ; mais là se sont bornées nos relations. Il m’a eu l’air d’un homme charmant… mais un peu commun, qui doit se contenter d’amours faciles, et qui, en manœuvres, profite certainement d’un billet de logement avec la bonne de la maison. D’ailleurs, il est blond, j’exècre cette nuance !

MADAME LAUB.

C’est vrai, Poliche est brun !

ROSINE, (se retournant, candide.)

Qu’est-ce que tu as, mon petit bichon ? Ne sois donc pas méchante, Pauline !… Quelle raison en aurais-tu ?… Quoi de plus clair et de plus simple que ce que nous disons en ce moment ? Tu as fait une démarche un peu bébête, mais (Souriant.)