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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 4, 1922.djvu/32

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pour se refaire… Il y a aussi et surtout une raison majeure, Suzanne : c’est que je n’accepterais rien d’eux. J’ai trop d’orgueil ! Tu me connais mal !… Je n’accepterai rien que de moi-même. Je t’en avertis au cas où tu penserais à me venir en aide directement… Sans cela, crois bien que je ne serais pas ici.

SUZANNE.

Grâce, Grâce, tu m’effrayes !… Est-ce bien la petite bonne femme que j’ai connue autrefois avec ses bandeaux et son nom un peu romantique… Mademoiselle de Plessans !…

GRÂCE, (souriant.)

Eh oui ! La petite madone !…

SUZANNE.

C’est vrai ! la petite madone ! comme on t’appelait !… avec déjà tes yeux un peu étranges, et ton air si réservé, si doux…

GRÂCE, (s’animant.)

Et parce que je ressemblais à la madone en Palestine, le tableau qui était accroché au réfectoire…

SUZANNE.

Comme c’est loin !… Comme nous avons changé, mon Dieu ! Moi je suis heureuse, j’ai un bon mari, deux enfants…

GRÂCE.

Tu as bien tourné, toi…