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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 4, 1922.djvu/361

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ROSINE.

Allez. (La femme de chambre s’en va.) Chéri ! chéri ! m’amour ! Serre-moi, serre-moi fort la main… là… comme ça… regarde-moi bien dans les yeux… longtemps, longtemps… (Elle lui a pris la main, ils se regardent longuement. On voit, sous sa voilette épaisse, briller ses yeux.) Dis : Je t’aime !

POLICHE.

Je t’aime.

ROSINE, (pleurant, à mots entrecoupés.)

Adieu, Didier !… Pourquoi n’as-tu pas… voulu… pourquoi ?

POLICHE.

Chut !… Ce ne sont pas des choses à se dire, ma petite chérie, quand on n’a plus que deux minutes… Deux minutes ! Tu entends le train qui s’approche.

ROSINE.

Ah ! mon Dieu ! Ah ! mon Dieu !

POLICHE, (la regardant, doucement, longuement.)

Tu es exquise…

(Un employé passe avec un falot. Il commence à pleuvoir.)
ROSINE.

Bientôt, hein ? N’oublie pas… Tout de suite ?

POLICHE.

Oui.

ROSINE.

Envoie-moi une carte postale demain… et prends garde à ta douleur à l’épaule… Ne reste pas trop dans cette maison humide…