Aller au contenu

Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 4, 1922.djvu/99

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

GRÂCE.

Et pour cette petite Mariette, avec sa santé délicate, c’est tout à fait l’éducation qu’il lui faut. (À Hortense.) Comment vous êtes-vous procuré mon adresse, puisque personne ne la savait et que je ne vous ai jamais écrit ?

HORTENSE.

Ce matin, nous sommes allées voir Madame Vieulle, tout de suite ; elle nous a indiqué ton hôtel sans trop se faire tirer l’oreille…

MADAME DE PLESSANS, (effondrée, sur une voix plaintive, à travers des hoquets de larmes.)

Grâce… écoute, ma pauvre fille… écoute, l’émotion me désarme… J’étais venue pour te maudire… j’avais préparé tout ce que je dirais et puis, là… sur le seuil… de voir ma fille ainsi… dans cette misérable chambre… dans ce taudis… avec les robes que t’a faites Mademoiselle Legrand, accrochées au mur… (Les sanglots redoublent.), ton nécessaire sur cette sale vieille table… (Nouveaux sanglots.) Ah ! mon Dieu !… mon cœur n’a fait qu’un tour !… Qu’est-ce que tu veux ? C’est ma fille tout de même qu’on m’a volée !…

GRÂCE, (haussant les épaules.)

Maman… maman… voyons…

MADAME DE PLESSANS.

Écoute, je vais te dire très franchement toute la vérité… pourquoi je suis venue… Ton père est