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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 5, 1922.djvu/143

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ACTE TROISIÈME

L’atelier de la princesse Paule de Chabran dans son hôtel du Faubourg Saint-Honoré. Baie vitrée au fond, donnant sur le jardin particulier de l’hôtel, un de ces grands jardins de l’avenue Gabriel, à côté de l’Élysée. À droite, porte donnant sur l’antichambre. À gauche, petite porte donnant sur les appartements. L’atelier est somptueux et de goût parfait ; tentures de vieux velours de Gênes. Un orgue à tuyaux, à droite, fait partie de la décoration murale. Porte sculptée par Cariez. Sur une sellette, un plâtre. Au mur, un immense bas-relief d’émail, blanc et bleu, de Luca della Robbia, probablement. Sur un chevalet, la copie d’un Carpaccio de Venise, peint par la princesse elle-même. Pas de cheminée. À gauche, un siège un peu byzantin dans lequel la princesse s’est fait portraiturer par Burne Jones. Au fond, sous la baie vitrée, un large et long divan. Au lever du rideau, le prince est assis à la table du milieu avec Maître Rivet, avoué. Le prince est enfoui dans un grand fauteuil, avec des plaids rayés sur ses genoux et sur les épaules et une espèce de polo sur la tête. Veston d’intérieur un peu zinzolin.



Scène PREMIÈRE


LE PRINCE, MAÎTRE RIVET

LE PRINCE, (petite voix grise et sèche.)

Vous êtes bien sûr que la donation doit se faire par acte notarié ?

MAÎTRE RIVET, (classant papiers et portefeuille.)

Je préfère cette solution. Un simple reçu, monsieur le prince, suffirait. Mais les formules d’un