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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 5, 1922.djvu/175

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le temps voulu… on la sème… » Ah ! ah ! nous allons voir ! Ce n’est pas si commode ! Ça se défend, une femme… Essayez… Tu m’as prise, mon garçon, tu m’as épousée… tu dois bien le regretter, hein ?… ce serait autrement facile, le placage !… eh bien, je veux savoir ce que vous comptez faire de moi, tous les deux ? Vous y réfléchissez depuis assez de temps, je suppose… et je ne suis pas au courant… Je veux savoir ce qu’on me réserve… Allons, allons, je vous écoute, j’attends… j’attends.

(Elle se carre en frappant sur la table.)
BERNIER.

Eh bien, j’estime que tout vaut mieux, même pour toi, qu’une vie d’hypocrisie et de rancœur… que l’avenir qui nous attend, si nous ne faisons pas situation nette… Je ne m’excuse pas, je ne cherche pas à m’excuser. Peut-être y a-t-il des fatalités qui nous sont supérieures : je les subis dans toutes leurs forces. Éloigne-toi de cette meule qui passe et qui peut te broyer bien inutilement… sauve ta vie de ton côté. Tu sais bien que je t’ai aimée, profondément aimée, et que je te dis cela encore, du fond de toute mon amitié… Sauve-toi… fais-toi un bonheur… tu le peux, je t’assure, tu le peux encore… Pour le reste, pardon.

LA PRINCESSE.

Oui, pardon… Il prononce là des paroles d’homme, madame… Pardon aussi de tout le mal que je vous cause.

LOLETTE.

C’est effroyable ! Il me semble que j’ai eu la tête cassée contre un mur, et que je vous entends,