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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 5, 1922.djvu/186

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ma petite amie, moi et Georges… Il est rentré coucher chez vous comme à l’habitude.

LOLETTE.

Tu mens, Suzon, tu mens.

SUZON.

Mais non, je t’assure… Ah ! et puis, tiens, il vaut mieux que tu saches tout, au contraire, pour que tu ne te fasses pas la moindre illusion ! Il n’y a rien à espérer de ces gens-là… Oui, là… nous en sommes sûrs… il a passé la nuit chez elle.

LOLETTE.

Je le savais… je le sentais… Tu vois comme je suis calme ?… je ne pleure pas… Tout ce qui se passe dehors est si loin de moi ! Je n’y suis plus. Il me semble que je reviens d’une autre vie… Et puis, Suzon, Suzon, retiens ça : le bonheur, ce n’est pas d’être heureux… c’est de ne pas souffrir.

SUZON.

Comme tu parles !

L’INFIRMIÈRE, (rentre.)

Madame, quelqu’un qui demande à vous voir…

LOLETTE.

Qui ?

L’INFIRMIÈRE.

Madame de Chabran.

SUZON.

Elle ?

LOLETTE.

Mais oui. Qu’y a-t-il d’étonnant à cela ?