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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 5, 1922.djvu/195

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veux-tu ouvrir la porte à Madame de Chabran… je t’en prie ?… Accompagne, voyons…

(Bernier va ouvrir la porte. À la porte, la princesse et lui se saluent poliment, et la princesse, du geste, refuse que Bernier franchisse le seuil.)
BERNIER.

Madame…

(Il ferme la porte.)


Scène V


LOLETTE, BERNIER

(Sitôt la porte refermée, le ton poli et doux de Lolette se change en une voix grave et triste de poitrine. Elle dit.)
LOLETTE.

Pierre ! ne te retourne pas, que je te parle. (Bernier reste debout, la main sur le bouton de la porte.) Je sais que tu la vois toujours… je le sens… mais, Pierre, quoi qu’il arrive, quoi que tu fasses, je tenais à te dire que je ne t’en veux pas… que je ne t’en voudrai jamais dans mon souvenir !… Je sais bien que tu as du chagrin de ne plus m’aimer… beaucoup de chagrin… et moi, je ne me souviens plus que d’une chose… c’est que tu m’as rendue la plus heureuse des femmes…

(Elle retombe sur l’oreiller.)
BERNIER, (s’avançant vers Lolette.)

Ah ! Loulou, je connais ton cœur…

(Il l’embrasse amèrement sur le front.)