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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 5, 1922.djvu/204

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franc… Ce n’est pas toi qui es terrible, Pierre, c’est l’amour !… Sonne, veux-tu ? À côté ici…

(Il sonne. Un silence. Il la regarde encore. Elle a le visage défait et renversé sur l’oreiller.)
BERNIER, (en sortant.)

Ah ! tiens ! on devrait crever à vingt ans, quand on n’est qu’une brute et qu’on ne sait pas !



Scène VI


LOLETTE, L’INFIRMIÈRE

LOLETTE.

De l’air !… du soleil !… (Entre l’infirmière.) Julie ! Je veux me lever… vite… Je veux respirer, je ne veux pas rester couchée… Je veux marcher… voir le soleil… Je veux voir de la verdure.

(Fébrilement, elle rejette les couvertures.)
L’INFIRMIÈRE.

Vous seriez probablement trop faible pour marcher… mais venez vous étendre comme vous avez fait hier sur le fauteuil près de la fenêtre.

LOLETTE.

Oui… oui… donnez-moi vite, vite, mon peignoir… c’est ça… passez-moi les manches… Tout, mais pas ce lit !… Oh ! du soleil… des arbres… de la vie ! Dieu, que je suis faible !

L’INFIRMIÈRE.

Ne vous énervez pas… Là… appuyez-vous sur