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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 5, 1922.djvu/339

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CHARLOTTE.

Oh ! mon désir ! Songez au bout de quelle route il me conduit… et de quoi je le paye… Je retrouverai toujours cette action qui me poursuivra, dont je porte le boulet. Oh ! quand serai-je quitte ?

PARIZOT.

Dans deux jours, madame. Vous êtes tombée, en effet, en travers d’une meute qui était aux trousses de cet homme, vous êtes entraînée dans le courant… Maintenant, c’est l’hallali… Après ce sera la paix… Allons, décidez-vous. Vous avez le pouvoir de sauver tout le monde à la fois.

CHARLOTTE.

Mais, la paix qu’il faut que je sauve avant tout, c’est celle de mes enfants, de mon mari, de Maurice. Voilà ce que j’ai le plus à cœur de défendre, je me ferais tuer pour la sauvegarder. En votre âme et conscienoe, Parizot, croyez-vous que le vrai moyen d’en finir, par conséquent, que leur intérêt à eux, c’est que j’aille là-bas ?

PARIZOT, (sans se lever, fait un signe.)

C’est la sagesse…

CHARLOTTE, (après une grande hésitation et une marche inquiète et réfléchie.)

Eh bien, téléphonez, je partirai (Parizot prend le téléphone. Pendant qu’il sonne.) Quel voyage ! Que va-t-il se passer derrière moi, mon Dieu ? Je ne vais pas vivre jusqu’à mon retour.