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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 5, 1922.djvu/374

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il reviendra tout à l’heure, il me rendra un compte fidèle de ce qui se passe. Jusque-là, résignons-nous à cette demi-obscurité à laquelle on s’habitue.

MADAME FÉRIOUL MÈRE.

Et où nous pataugeons, car tous, Jeannetier, Parizot, t’ont raconté ce qu’ils ont voulu !… Arrives-tu à comprendre à la fin ?

FÉRIOUL.

Je cherche, je tâtonne, je reconstitue avec ce que je sais comme je peux… j’ai eu une seconde conversation avec Parizot… mais quelle ombre ! quelle ombre !… Quel a été le chemin de cette âme qui n’est pas là pour nous le dire !… Je suis là comme à la chasse, courbé sur une piste… Il vaut mieux deviner, avoir le temps de la réflexion… Ces deux jours ont été excellents pour me recueillir, ma mère.

MADAME FÉRIOUL MÈRE.

Et le résultat de ton recueillement ne varie pas. Tu es toujours décidé à garder l’attitude que nous avons dite ?

FÉRIOUL.

Plus que jamais ! Il n’y a que deux attitudes possibles, ou la chasser, ou faire semblant de tout ignorer. Tu aurais préféré peut-être la première solution ?

MADAME FÉRIOUL MÈRE, (sèchement.)

Oui, bien que tu n’en aies eu guère le courage.