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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 5, 1922.djvu/391

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FÉRIOUL.

Supposez que nous n’étouffions pas la campagne et, après tout, supposons qu’elle soit motivée. Qu’est-ce que vous ferez ?

LE PRÉFET.

Dans ce cas, c’est plutôt à vous, mon cher, que je poserai la question. C’est de vous seul que dépendrait la suite de cette situation. Vous auriez, me semble-t-il, le choix entre votre vie publique et votre vie privée. Oh ! il va de soi que, si une autre solution intervenait, si vous mettiez votre vie privée à l’abri de toutes les attaques possibles…

FÉRIOUL.

Qu’est-ce que vous voulez dire ? Voyons, ne perdons pas de temps.

LE PRÉFET.

Je dis, dans l’hypothèse que vous présentez, que le fait de divorcer, si telles étaient jamais vos intentions, par exemple, ou l’annonce seulement d’une séparation suffirait au contraire à calmer l’opinion publique, à faire jaillir sur vous tout l’éclat de cette décision… sur votre haute moralité… Mon cher Férioul, je suis persuadé que je ne ferai pas en vain appel à votre loyalisme, à votre dévouement aux institutions… Le vieux démocrate qui a aidé au développement de notre régime dans les campagnes saura faire un sacrifice qui…

FÉRIOUL.

Non, répétez… C’est trop drôle ! Le divorce,