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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 5, 1922.djvu/91

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BERNIER.

Vous ne le trouvez pas beau ?

GRÉVILLE, (le lorgnant à deux pas de distance.)

C’est une des plus belles choses qu’on ait faites en littérature depuis dix ans. Le col bien… le gilet bien… (Un temps.) Les mains trop grosses.

BERNIER.

Je les renverrai chez le tailleur.

LOLETTE.

Jaloux !

GRÉVILLE.

Vous rappelez-vous, Bemier, quand j’ai fait votre connaissance ? Il y a quelque cinq ans… déjà… au buffet de la sculpture, le jour de la médaille ? Quel chemin parcouru en si peu d’années !

BERNIER.

Je me souviens fort bien !

GRÉVILLE.

Vous étiez gentils tout plein, les deux… tapis comme des petits lapins peureux dans un coin… Vous n’en meniez pas large… Ah ! dame ! vous n’étiez pas, alors, le peintre mondain des belles madames… et je ne l’aurais jamais deviné dans ce grand garçon aux culottes de velours… car il n’y a pas, mon cher, vous étiez très cabaret des Quat’z’Arts. Comme on change !

BERNIER.

Mais non, vous vous trompez, Gréville… J’avais bien des erreurs, comme une cravate Lavallière et